13 Avr L’intérêt de cuisiner maison
Bœuf bourguignon maison VS industriel
Deux façons de voir la vie : celui qui fait la cuisine et celui qui fait réchauffer.
Les ménages consacrent à l’alimentation une part de plus en plus réduite de leurs dépenses de consommation : 35 % en 1960 où l’alimentation constituait le principal poste de dépenses des ménages, contre 20 % en 2014. La composition du panier alimentaire s’est modifiée conjointement au modèle agricole, au profit des produits transformés et des plats préparés. Entre 1986 et 2010, le temps de préparation des repas à domicile a chuté́ de 25 %, ouvrant grand la porte pour les produits faciles d’emplois, ultra – transformés. D’une place centrale dans nos vies, en particulier par sa faculté́ à produire du social, le fait de se nourrir est peu à peu devenu une activité́ secondaire et vidée d’une grande partie de son sens.
Voici quatre bœufs bourguignons vendus en grandes surfaces de distribution alimentaire et magasins spécialisés à des prix très différents comparés à celui fait maison.
Ont-ils le même goût ? Quelle sont les différences en termes de nutrition, santé et prix ? Pour le savoir, je me suis livrée à une analyse des étiquettes, des tests de goût à l’aveugle ; j’ai cuisiné mon bœuf bourguignon sans sel ajouté avec des ingrédients achetés au marché.
Présentation des participants au test
– Bœuf bourguignon « maison» : 3,18€/ portion
Temps de préparation : 15 minutes la veille + 15 minutes
Temps de marinade : 1 nuit
Temps de cuisson : 3h00 (sans rien avoir à faire !!!!)
– bœuf bourguignon Picard:
5,99€/ portion – boîte de 350 g 17.11 €/kg
– bœuf bourguignon appertisé William Saurrin
attention pâtes ou pomme de terre non incluses
400g (2 portions) : 2,72€/ la boîte.
Portion avec addition de pâtes : 2,04€/portion
– bœuf bourguignon & pommes de terre marque 1er prix Carrefour
Barquette de 300g :1,84€/ portion
– bœuf bourguignon et tagliatelles Carrefour
barquette de 330g : 3,33€/ Portion
Détails des apports nutritionnels
Apport énergétique
Le bœuf Bourguignon « Maison » est le seul à proposer en un repas une peu plus de 30% de l’AET[1], comme le préconise l’ANSES[2], contrairement aux autres qui ne fournissent pas plus de 20% de l’énergie nécessaire sur une journée.
Le bœuf Bourguignon « Maison » permet aussi de couvrir 50% du besoin journalier en protéines, 30% du besoin en fibres et quasiment 30% des besoins en glucides. Il est aussi le plat le moins contributeur en sel (16% du besoin quotidien).
En revanche, les plats cuisinés « industriels » sont très riches en sel (+ de 50%) ; la palme revient à la conserve William Saurin : 90% des besoins en sel (sodium).
Donc, les plats cuisinés « industriels » sont, comme supposé, plus riches en sodium (2 à 4 fois plus) que le bœuf Bourguignon « Maison ». Toutefois, ils n’apportent pas l’énergie recommandée par repas principal, ce qui peut être la cause de grignotages.
[1]AET : Apport Énergétique Théorique
[2]ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentation, Environnement, Travail
Apport lipidiques
Le Bœuf Bourguignon Picard est le plus grand pourvoyeur d’Acides Gras Saturés – AGS – (qui sont à limiter) ; il couvre quasiment 50% des apports recommandés. En revanche, le plat « Maison » n’atteint pas les 20% de la RNP[1]en AGS ; il couvre 30% des RNP en Acides Gras Insaturés (AGI) qui sont recommandés.
Les informations figurant sur la boîte contenant le William Saurin ne permettent de distinguer les AGS des AGI. Il est toutefois, comme les deux barquettes Carrefour, moins riche en lipides que le picard et le « Maison ». Toutefois,
nos repas doivent nous fournir des lipides : entre 35 et 40% de l’AET. Le seul Bourguignon à répondre à cette
attente est le « Maison »
Apport glucidiques
Le bœuf Bourguignon Carrefour fournit 35g de glucides complexes ; toutefois, il apporte, comme le « Maison » environ 7g de sucre. Le Bourguignon 1erprix Carrefour et le Picard fournissent des glucides complexes en quantités insuffisantes et proportionnellement trop de sucres simples (du fait des ajouts en sucres, caramel, lait…).
Les informations figurant sur la boîte contenant le William Saurin ne permettent de distinguer les AGS des AGI. Il est toutefois, comme les deux barquettes Carrefour, moins riche en lipides que le picard et le « Maison ». Toutefois,
nos repas doivent nous fournir des lipides : entre 35 et 40% de l’AET. Le seul Bourguignon à répondre à cette
attente est le « Maison »
Etudes des coûts
La portion du Bourguignon fait maison revient, tout compris à 3,18 euros par personne. Elle oscille entre 1,84 et 5,99 € pour les plats industriels. L’apport nutritionnel et l’impact sur notre santé présentent des différences notables. Si on s’en tient au prix pour 100g de produit, le bœuf Bourguignon « Maison » est sensiblement moins cher que celui en barquette rayon frais de la marque Carrefour et deux fois moins onéreux que le plat Picard. Le bœuf appertisé et la barquette 1erprix demeurent moins chers de respectivement 27% et 38,4%.
Toutefois, si nous croisons le prix avec les apports nutritionnels de chacun des produits, les résultats deviennent très intéressants :
1 – Coût pour 100 Kcal :
La fonction d’un plat principal est de nous apporter l’énergie et les nutriments nécessaires pour assurer nos dépenses à savoir : notre métabolisme de base, la thermogénèse et notre activité physique. Les repas principaux doivent ainsi nous apporter l’énergie suffisante pour fonctionner sans grignotage jusqu’au repas suivant. Donc, si l’apport calorique est insuffisant et de qualité moindre, la collation ou les grignotages s’imposent avec leur lot de risques sur notre santé.
Le plat le moins onéreux par Kcal amenée est donc LE FAIT MAISON !
2 – Coût pour 100 g de protéines :
L’intérêt du plat principal est de nous fournir en protéines (en acides aminés essentiels – AAE) qui permettent de maintenir un bilan azoté positif, de couvrir nos besoins plastiques (Muscles), structurels et fonctionnels. Les AAE ne sont pas synthétisés par l’organisme, donc l’apport alimentaire est obligatoire.
Les protéines animales présentent une bonne digestibilité et une haute valeur Biologique (mieux assimilées). Les protéines végétales sont quant à elles moins bien assimilées mais contiennent moins d’AGS. Il est recommandé de manger un peu plus de protéines animales (rapport PA/PV > 1).
Il est donc important de manger des protéines de qualité à chacun des repas principaux. La qualité doit aussi être à la portée de toutes les bourses.
Le plat le moins onéreux pour 100g de protéines amenées est donc LE FAIT MAISON !
3 – Coût pour 100 g de glucides complexes :
A chacun des repas principaux, nous devons consommer des glucides « complexes » (amidon – amylase – + fibres). Ils nous permettent de maintenir une glycémie constante et nécessaire au fonctionnement de nos cellules. De plus, les glucides complexes sont d’importants pourvoyeurs de fibres qui augmentent notre satiété, réduisent nos risques de maladies cardiovasculaires, de certains cancers digestifs et de diabète.
4 – Les allergènes :
La liste d’allergènes est longue en ce qui concerne tous les Bourguignons présentés hormis le « Maison ». En effet, les industriels préfèrent allonger la liste des « dangers » afin de se prémunir de tout risque. Par ailleurs, certains allergènes peuvent être réellement présent du fait de contaminations croisées au sein d’une même usine.
Le fait « Maison » peut par ailleurs être cuisiné sans allergènes : remplacer les pâtes par des pommes de terre, utiliser du vin Bio sans sulfites.
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